Gestion et traitement des déchets ménagers,
des eaux grises et des eaux vannes

1 - Traitement des déchets ménagers :

            Le traitement des déchets ménager, se heurte à une problématique de taille ! En effet, la plus grosse partie des déchets ménagers sont constitué de plastiques, de métaux, et de produits chimiques divers. Le traitement de ces déchets, nécessite de la technologie  et coûte beaucoup d’argent. Ces déchets ne sont pas recyclable en biomasse et leurs reconversions en objet de consommation, implique qu’un jour ou l’autre ces déchets qui ont été « recyclés » retourneront dans les déchets ménagers. Le poisson se mord la queue, et il est évident que la réduction, à la source, de ce type de déchets, est la meilleur des solutions pour l’avenir. Ce type de déchets à été tiré de la nature, de l’écosystème mais n’y retournera pas sinon à un coût exorbitant.
            La réduction des déchets ménagers implique donc que l’on produise des déchets qui soient d’abord recyclables facilement et à un coût réduit ; et ensuite, que ces déchets soient reconvertible en biomasse, afin de rendre à l’écosystème ce qu’on lui à pris.
            Le premier obstacle qui apparait dans la réduction des déchets ménagers, est économique. Tant que le développement économique est basé sur la croissance économique et l’augmentation du Produit Intérieur Brut (PIB), la société sera obligée de produire plus et de consommer plus. L’obsolescence des objets de consommation résultant de ce type d’économie, afin de faire « tourner » l’argent, augmente de façon exponentielle, le volume des déchets ménagers, et leurs traitements, un casse tête quasi insoluble !
            Redéfinir le potentiel et la qualité de recyclage de nos biens de consommation est donc l’une des premières choses à faire. Des biens de consommation recyclables facilement et à coût réduit, des biens qui ne soient plus jetables à la première utilisation ou de « mauvaise qualité ». Le rapport entre « l’utilité » d’un produit et son coût de fabrication, plus son traitement de recyclage ; doit être définit.
            Plus un bien de consommation (y compris l’alimentation) est produit et « consommé » localement, plus on réduit les frais de transports de ces biens, on réduit également les emballages de ces biens, et du coup on réduit le traitement de ces intrants non recyclables.
            Si on développe la production des biens domestiques et objets ménagers en matériaux naturels, donc  recyclables, on réduit d’autant le coût de traitement de ces déchets.
La production des objets à usages domestiques comme le savon, le shampoing, les produits pour la vaisselle et le linge de maison, peuvent être fabriqués localement sans produits chimiques avec des « matériaux » locaux (huile, cendre de bois et plantes). Plus de coût de transport, plus d’emballage car « consommés » localement, non polluants et facilement recyclables.
La production d’objets  et de biens tels que le mobilier (table, meuble, chaise, lit, etc.), mais également, les objets usuels tels que des sacs, chapeaux, vaisselle, outil agricole, etc.. peuvent être faits localement, dans des matériaux naturels qui ne poseront jamais de problèmes de recyclage.
L’autonomie alimentaire des communes, des villages, des îles, des régions, assure également une indépendance et une réduction des coûts de gestion des déchets ménagers. Car les aliments étant consommés sur place, les emballages de protection pour cause de transport n’ont plus lieu d’être. Réhabiliter les techniques traditionnelles de conservations des aliments dans le cadre des activités familiales, communales, etc.. comme le séchage, le salage, la saumure, l’ensilage, la stérilisation, la conservation dans l’huile, etc., réduit encore l’importation de biens de consommations qui seront à traiter comme déchets ménagers. L’un des effets « secondaire » de telles pratiques est de recréer de l’activité économique au niveau familial, au niveau d’un quartier, d’une commune, d’une île isolée, d’une région, etc.
Pour résumer, il faut donc importer le moins possible d’objets et de biens de consommation et produire localement et dans des matériaux recyclables  non polluants. Car plus la « part » des déchets ménagers recyclables sera importante, plus elle aura de la « valeur » en tant que biomasse, engrais ou autre. La gestion de ces déchets « valorisants » sera effectuée par la population elle-même, dans sont propre intérêt.  D’où une réduction du coût de gestion des déchets pour les localités et la population.


2-traitement des eaux grises et des eaux vannes.
Préambule :

            Le traitement des eaux grises, nécessite en premier lieu de repenser l’approvisionnement en eau. En effet, pourquoi utiliser de l’eau potable pour se laver, faire la vaisselle, laver le linge de maison, etc. Pourquoi ne pas récupérer et consommer l’eau de pluie, quand on sait que c’est de l’eau potable qui ne contient aucun des polluants que l’on trouve dans les nappes phréatiques et que tout le monde pourrait « produire » son eau potable en récupérant cet eau gratuite. Et si l’on arrêtait d’utiliser des produits chimiques difficilement recyclables et polluants dans nos savons, dans nos détergents vaisselles, dans les cosmétiques, et tout ces produits divers et variés qui peuplent l’univers du « monde moderne » ? Et que penser de tous ces objets et biens de consommation qui nécessitent, pour leurs fabrications d’énormes quantités d’eau ? Et qui ont une duré de « vie » ridiculement courte par rapport à leur utilité.
            Le traitement des eaux vannes, doit également être repensé. La séparation de l’urine et des matières fécales dans nos toilettes dites « modernes », est un gâchis ! En effet,  l’utilisation des toilettes dites « sèches » permet de fabriquer du compost sans utiliser d’eau. Plus d’eaux vannes à traiter et du compost gratuit pour le jardin. Des économies pour les communes et pour le particulier. Le fumier humain est un engrais tout comme le fumier de vache, de cheval, poule, etc. qui peut être valorisé en tant que compost.

 

Six grands principes de l'assainissement écologique

(Tiré des travaux de Joseph Orszagh, site :
www.eautarcie.org )

A-L'approvisionnement en eau

1. Organiser la gestion coordonnée de toutes les ressources disponibles en eau.

- Dans la pratique cela équivaut à « offrir les mêmes facilités juridiques et réglementaires à l'usage de toutes les ressources disponibles en eau. »
- L'utilisation intégrale de toutes les précipitations qui tombent sur les toits des bâtiments. L'eau récupérable sur les toits pourrait théoriquement couvrir de 60 à 80 % de la consommation des ménages.
- Que chacun puisse devenir son producteur d'eau potable (au départ de sa citerne d'eau de pluie ou de son puits par exemple), sans pour autant lui imposer des normes de qualité. Ce qui n'empêche pas la formulation des recommandations et de conseils.
- Avec ces mesures vraiment peu onéreuses et simples, on réduit la pression sur les ressources en eau d'une manière conséquente. Cette option a des chances de coûter moins cher à la société que le monopole de la distribution centralisée.
- La généralisation de l'usage de l'eau de pluie (
naturellement douce, contenant peu de calcaire), en plus de la réduction de la pression sur les ressources hydriques, a aussi un impact non négligeable sur la réduction de la charge polluante des eaux usées et aussi sur le régime hydrique des zones urbaines. On voit donc l'interdépendance de l'approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées.
- Pour toutes les zones tropicales et subtropicales, l’utilisation des graines de Moringa Oleifera
pour la purification des eaux, est certainement la meilleure des solutions. (Voir doc « l’arbre de vie » sur le site)

 

2. Adapter la qualité de l'eau aux usages qu'on en fait.

La notion de « l'eau inoffensive » à côté de celle de l'eau potable. L’eau inoffensive  est toute eau qui n’est pas polluante pour l’environnement et pour les usages domestiques.
- Pour une telle eau, on peut abaisser les normes pour répondre aux besoins domestiques non alimentaires. Avec la détérioration de la qualité des ressources, la production de l'eau inoffensive aura un coût nettement moins élevé que celle de l'eau potable. Dans certaines régions, ou villes, où cette situation devrait émerger, il est plus raisonnable de renoncer à la distribution de l'eau potable au profit de celle de l'eau inoffensive.
- Dès lors, pour boire, la population concernée a le choix entre les eaux vendues en bouteilles ou la production décentralisée domestique d'eau potable. Chacun aura le choix entre le traitement (filtration) de l'eau inoffensive ou la production d'eau potable au départ de l'eau de pluie.
- L'absorption accidentelle d'une eau « inoffensive » ne doit pas porter préjudice à la santé, sans pour autant qu'elle soit légalement « potable ».
L'introduction de la notion de « l'eau inoffensive » se heurte à la vision hygiéniste qui impose l'eau potable non seulement pour la boisson (moins de 3% de la consommation), mais aussi pour l'hygiène personnelle, la lessive et la vaisselle.
    - Adapter la qualité de l'eau aux usages qu'on en fait, permet de faire des économies dans la production et le traitement de l’eau.


B- Traitements des eaux usées

3. Les eaux vannes et les eaux grises doivent être collectées et traitées séparément. Pour le traitement des eaux vannes, on utilisera le principe des toilettes sèches(toilette à litière bio-maîtrisée).


- Le système de « tout à l'égout » est aussi absurde au point de vue scientifique que le système de « tout à la poubelle ». Les eaux-vannes et les eaux grises ont des caractéristiques chimiques et biologiques tellement différentes que leur traitement sélectif s'impose de lui-même. De plus, la charge polluante des eaux-vannes n'est pas un déchet à détruire, mais une matière première précieuse pour la sauvegarde de la biosphère.
- De même, S'entêter à imposer l'eau stérilisée à l'aide du chlore, pour tous les usages domestiques est une position scientifiquement incohérente et met gravement en danger la santé publique. En écartant le danger des maladies bactériennes infectieuses (que la médecine maîtrise assez bien), avec la désinfection par le chlore, on expose la population à de nombreuses autres maladies (virales et de dégénérescence), difficilement maîtrisées par la médecine actuelle.
- Il y a un lien direct entre la valorisation de l'eau de pluie et la charge polluante des eaux usées produites par les ménages. Grâce à l'absence quasi totale de calcaire dans l'eau de pluie, les ménagères utilisant cette eau réduisent la quantité de détergents (savons, produits d’entretient) de 30 à 60% par rapport à celle nécessaire avec l'eau de ville souvent dure. Une grande partie des produits détersifs traverse les stations d'épuration. La réduction de leur usage à la source représente donc un gain substantiel au niveau de la qualité des rivières.
- Les eaux grises (savonneuses) doivent donc être collectées séparément des eaux-vannes. Ne contenant ni azote, ni phosphore métabolique leur traitement devient très simple par rapport à celui des eaux usées mélangées. - Pour toutes les zones tropicales et subtropicales, l’utilisation des graines de Moringa Oleifera pour la purification des eaux grises, est la solution la plus évidente et la moins onéreuse. Dans le respect du  principe 4 , ces eaux pourraient être dispersées dans le sol, sans la moindre nuisance pour les eaux souterraines. L'application généralisée de cette mesure simple aboutirait à des économies considérables sur les budgets de l'assainissement. (Sauf dans les zones inondables où la nappe phréatique est à fleur du sol ou sur un terrain constitué de roche fissurée. Dans ces cas, il faut prévoir un traitement composé d'une digestion anaérobie, suivie d'une filtration mécanique dans un lit végétal (0,5 m²/EH) et le finissage dans un étang décoratif (1 m²/EH). L'eau limpide sortant d'
un tel système répond bien souvent aux normes pour l'eau potable).
- Dans les zones à épuration individuelle, on peut oublier les mini- et micro-stations d'épuration électromécaniques, extrêmement onéreuses, énergivores et nuisibles pour l'environnement. Dans les zones, munies de jardins, l'usage imposé des toilettes à litière supprimerait la production d'eaux vannes. Tandis que les eaux grises sont tout simplement conduites dans des puits perdant ou dans des drains de dispersion. Dans des cas exceptionnels (impossibilité d'infiltration dans le sol) les eaux grises doivent subir une épuration par digestion anaérobie suivie de clarification dans un étang décoratif. Avec ces techniques, les hôtels de grand luxe peuvent être implantés dans des zones naturelles sensibles (en haute montagne par exemple), sans la moindre pollution pour les eaux. 
 
- Les eaux grises des grandes villes (plus de 300 habitants environ), avant qu'elles ne soient rejetées dans le cours d'eau le plus proche. Doivent être  conduites dans des zones humides aménagées en périphérie. Les eaux grises sans les eaux vanne, ont un comportement tout à fait différent de celui des eaux usées urbaines actuelles. Sous l'effet de la lumière du jour et de l'oxygène de l'air, on assiste dans ces zones humides à une coagulation suivie d'une floculation et décantation de toute la charge polluante (n'oublions pas qu'il n'y a pas d'azote!). Les bactéries subissent le même sort et rejoignent les boues de fond. Une bonne partie est éliminée par les rayons UV du soleil.
  - Les zones humides réservées à l'épuration des eaux grises deviennent des réserves naturelles et des étapes de repos pour les oiseaux aquatiques migrateurs. La partie juste avant le déversement dans la rivière devient une zone verte de loisirs ou de culture (verger, potager, etc.)

 
4. Éviter, autant que faire se peut, le déversement des eaux usées traitées ou non dans une eau de surface. Utiliser le pouvoir floculant des graines du Moringa Oléifera. Et utiliser au maximum le pouvoir épurant remarquable et gratuit du sol et des plantes.

- Ces options peuvent paraître difficilement réalisables en zone urbaine. Pourtant, compte tenu des dépenses énormes consenties pour la collecte et l'épuration, une politique
intégrant ce principe aurait pu réaliser l'assainissement écologique des villes avec des dépenses comparables, voire inférieures. La différence est que, avec les techniques de l'assainissement écologique, les villes auraient cessé de polluer les eaux, sans parler des économies d'énergie et de la régénération des écosystèmes.
- Par contre pour les sites isolés, et les petites concentrations de population (village et hameau), le pouvoir épurant remarquable et gratuit du sol et des plantes et l’utilisation du pouvoir floculant des graines de Moringa est économiquement réalisable et rentable à long terme.
- Il est donc impératif de définir
des normes différentes des eaux usées suivant les traitements qu’elles ont eu, afin de définir si elles peuvent ou non être rejetées dans une eau de surface et si elles peuvent être dispersées dans le sol, par infiltration. Car les conséquences environnementales ne sont pas les mêmes.
  - En ce qui concerne les eaux vannes, l’utilisation de toilettes dites « sèches » à litière bio-maîtrisée, règle la problématique du traitement de ces eaux, car il n’y a pas utilisation d’eau dans ce type de toilette. Tout est utilisé en compost.

 
5. Les déjections humaines et animales ne doivent, en aucun cas, être déversées dans l'eau. Elles doivent être traitées pures ou, à l'état concentré, ensemble avec les déchets cellulosiques pour en faire de l'humus pour le sol, après un compostage correct.

- Pour le traitement de nos déjections suivant le principe de la Toilette à Litière Biomaitrisée, l'usage d'une toilette sèche à litière est la voie royale. En site isolé, en zones rurales et périurbaines l'usage de telles toilettes sèches est techniquement possible et offre autant de confort (mais différent) que celui d'un W-C à chasse. Dans ces zones, le compostage dans les jardins devrait, à terme, devenir la règle. En attendant l'évolution des mentalités, dans certains quartiers, on peut envisager le ramassage sélectif des déchets verts avec la partie fermentescible des ordures ménagères et les effluents des toilettes sèches, mais c'est une solution onéreuse et vraiment peu raisonnable. Le choix d'habiter dans ces zones devrait, à terme, comporter l'obligation du traitement par compostage de tous ces déchets fermentescibles. C'est beaucoup plus simple et moins contraignant que d'aucun le pensent.
- En zone urbaine la toilette à litière sera remplacée par une toilette d'un type nouveau, la
turbo-toilette ou T-T. Celle-ci ressemble à une toilette qu'on trouve dans les trains, munie d'une chasse à haute pression délivrant très peu d'eau à chaque usage. C'est pour ne pas trop diluer les déjections dans l'intérêt des traitements ultérieurs. Les T-T seront également équipées d'un broyeur pour liquéfier les effluents et faciliter leur évacuation.
- Les effluents des T-T seront évacués par un réseau séparé de collecte et acheminés vers le centre d'imprégnation et de compostage.
Remarque importante:
- Les T-T n'existent pas encore, mais leur principe de fonctionnement est connu et bien expérimenté. Leur mise au point est un simple problème d'adaptation au W-C à chasse, des techniques connues et bien au point. Il s'agit, tout simplement d'équiper un W-C avec une chasse de haute pression, délivrant le moins d'eau possible, muni d'un broyeur pour liquéfier les effluents.

 
6. Toute la biomasse azotée (animale) et carbonée (végétale) contenue dans les déchets domestiques doit être mobilisée pour des traitements conjoints en vue de la retourner dans le sol sous forme d'humus.

    - La gestion des eaux vannes constitue une source d'amendements organiques azotés et phosphatés pour l'agriculture et la régénération des sols.
   - Comme source de biomasse animale azotée on dispose des eaux vannes concentrées issues des turbo-toilettes urbaines, des effluents d'élevages industriels (lisier d'élevage) et la partie fermentescible des ordures urbaines.  Pour les sites isolés, la gestion des eaux vannes est très simple car tout est « traité » sur place en compost, qui retourne à la terre dans le jardin potager et les cultures.
   - Comme source de biomasse végétale carbonée on disposera de la partie cellulosique des déchets domestiques  (papiers souillés, cartons d'emballage et de tous les déchets de papier qui ne conviennent pas pour le recyclage en tant que papier), les produits de l'entretien des espaces verts urbains et au bord des routes (bois d'élagage broyé), les caisses et plateaux d'emballages broyés. En cas de besoin on y ajoutera les déchets des scieries (écorces et sciure de bois) et des menuiseries (copeaux).
   - Dans les zones tropicales et dans les sites isolés, la source de biomasse végétale carbonée vient directement de l’écosystème. (Feuilles, déchets agricoles,…).



 

  • john foubert dit :
    12 2018

    Merci pour votre mouvement, je viens de le découvrir et me réjouis deja des avancées conceptuelles qu il va me permettre de faire!

  • ADZOHONOU Prosper - ONG CRASDP - TOGO dit :
    16 2017

    Je vous félicite pour tout cela. CRASDP fait le traitement des déchets à base d'un produit appellé EM pure. l'action est efficace.
    merci




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